31e Sommet arabe: Fin des travaux de la réunion préparatoire des MAE

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Les travaux de la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes, en prévision de la 31e session du Sommet arabe prévue les 1er et 2 novembre, ont été clôturés hier à Alger.

Lors de la réunion tenue au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, il a été procédé à l’examen du projet de l’ordre du jour du Conseil de Ligue au niveau du sommet, puis un projet de résolution sur la sécurité alimentaire arabe, ainsi qu’un projet de résolution sur les travaux émanant de la réunion du Conseil économique et social. À cette occasion, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a indiqué que la réunion avait permis de parvenir à des résultats «consensuels» à la faveur de «concertations riches et approfondies». Il a également remercié les participants pour leur patience, leurs apports et «l’esprit positif et constructif» qui a caractérisé les concertations et «permis de parvenir à des résultats consensuels», ajoutant que ces résultats «faciliteront le travail de nos dirigeants». Au premier jour des travaux,  samedi, l’Algérie a pris la présidence du Sommet arabe au niveau du Conseil des ministres des Affaires étrangères. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a pris la présidence de la session, succédant au ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othman Jerandi, dont le pays a présidé la 30e session du Sommet arabe. Les participants aux travaux de la réunion ont appelé à cette occasion à faire du Sommet arabe qu’abrite Alger, « un rendez-vous pour engager une action décisive vers l’unification des positions arabes et permettre au monde arabe de retrouver la stabilité».

L’intégration économique arabe, autre enjeu majeur du prochain Sommet arabe

La réalisation de l’intégration économique arabe figure parmi les principaux enjeux du prochain Sommet arabe, a estimé le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Samir Cheffi, qui a souhaité voir les conclusions du rendez-vous d’Alger portées à la hauteur des sacrifices consentis par le pays hôte au service des questions de la Nation arabe. Dans un entretien accordé à l’APS, au siège de la Centrale syndicale à Tunis, M. Cheffi a affirmé que l’action arabe commune ne saurait uniquement être réduite aux volets politiques, d’où la place du dossier de l’intégration économique arabe qui compte parmi «les principaux enjeux du prochain Sommet arabe». «A la lumière des défis actuels, le Sommet arabe se doit de revaloriser la sécurité nationale dans son sens global, laquelle connaît une certaine vulnérabilité et dislocation», a-t-il poursuivi, soulignant que les «conclusions du prochain Sommet arabe devraient être à la hauteur des sacrifices consentis par ce pays pour servir les intérêts de la Nation arabe». «L’Algérie a consenti des efforts colossaux, sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de par les efforts incessants déployés pour établir une approche arabe globale consacrant l’union et non la division».

Le syndicaliste tunisien a souligné que «le progrès économique en Algérie est le levier du progrès économique arabe», notamment au regard de son emplacement stratégique important et ses ressources humaines, affirmant qu’«aucun avenir n’est envisageable pour les pays arabes en l’absence d’une approche participative à dimension régionale, de nature à transformer leur faiblesse en une force». Affirmant tabler sur des «investissements communs complémentaires entre les pays arabes et maghrébins en particulier», il a assuré que ceux-ci étaient en mesure d’amorcer un véritable décollage en la matière, mais aussi une révolution économique et technologique. «Nous sommes profondément convaincus que seule la formation d’une génération consciente maîtrisant les nouvelles connaissances et technologies, est susceptible de sécuriser l’avenir auquel nous aspirons». La Nation arabe, riche en potentialités humaines et juvéniles, en capacités matérielles, en ressources naturelles et d’une position géographique enviable, «dispose de tous les atouts lui permettant de réaliser la sécurité alimentaire arabe à la faveur de la solidarité entre ses enfants», a estimé M. Cheffi. Pour lui, «l’action arabe commune ne doit pas se limiter à ces occasions circonstancielles», soulignant la nécessité d’avoir «une vision stratégique claire pour avancer concrètement vers la promotion du commerce interarabe». «Nous n’avons aucun avenir en tant qu’Arabes sans notre solidarité et notre unité pour réaliser une véritable intégration à tous les niveaux». Se disant confiant que le Sommet arabe d’Alger «réussira à raviver l’espoir de l’action arabe commune», il a soutenu qu’il s’agit «du plus beau cadeau à offrir aux martyrs de l’Algérie et de la Nation arabe». Il a appelé, à cet égard, tous les dirigeants arabes à œuvrer «à l’édification d’une sécurité arabe globale avec ses dimensions économiques, sociales, sanitaires et éducatives afin de s’imposer de ce monde».

Resserrer les rangs et faire front aux mutations internationales Plusieurs ministres arabes des Affaires étrangères ont affirmé, samedi à Alger, tabler sur la capacité de l’Algérie qui abrite le Sommet arabe les 1er et 2 novembre prochain, à réaliser l’unification des rangs arabes pour faire front aux mutations internationales. Approché en marge des travaux de la réunion préparatoire au Conseil de la Ligue arabe au niveau du Sommet, tenue au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a indiqué que son pays « mise sur le rôle de l’Algérie pour parvenir à une véritable unification des rangs arabes ». Pour lui, l’absence d’une position arabe unie « ouvrirait la voie à l’ingérence dans les affaires internes des pays arabes ». Evoquant la position du Liban vis-à-vis de la signature de l’accord de réconciliation palestinienne à Alger, le chef de la diplomatie libanaise a précisé que son pays avait accueilli avec satisfaction la rencontre des factions palestiniennes en Algérie, car étant une « étape importante pour tous les Arabes », considérant que « toute tentative de paix à l’avenir nécessite l’unité des rangs palestiniens au moment où il (l’entité sioniste) continue de rejeter les processus de paix ». M. Bou Habib a formulé, par ailleurs, le vœu de voir « le Conseil du Sommet arabe approuver l’initiative de la sécurité alimentaire, étant un projet bénéfique pour tous », relevant, par la même, « la nécessité pour les pays arabes de coopérer en vue de mettre fin à la crise alimentaire internationale ». Le ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssef, a assuré, lui, que son pays aspirait à ce que le 31e Sommet arabe d’Alger, convoqué après un retard de trois ans et demi pour des raisons connues, « soit couronné de succès », dans la mesure où, a-t-il dit, « toutes les conditions sont réunies pour ce faire ». Dans un autre contexte, le chef de la diplomatie djiboutienne a fait savoir que son pays était favorable à l’initiative de la sécurité alimentaire devenue, de par le monde, « un impératif compte tenu de la conjoncture induite par  la crise ukrainienne ». Il a également mis en avant « le rôle arabe pionnier sur le continent africain, en ce sens que le monde arabe fait partie intégrante de ce continent ». Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othman Jerandi, a relevé l’importance « toute particulière » des réunions préparatoires, indiquant que les participants espèrent vivement que le 31e Sommet arabe parvienne à « atteindre les résultats escomptés » et que « l’Algérie aboutira, comme toujours, à des résultats positifs et en faveur de l’ensemble des questions arabes ». Relevant que « Plusieurs points seront examinés dans le cadre d’un ordre du jour très important », il a souligné la disposition de toutes les parties à œuvrer pour enrichir ces rencontres où la question palestinienne domine les débats. Le chef de la diplomatie tunisienne a également évoqué « la conjoncture internationale particulière » dans laquelle se tient le Sommet arabe, relevant le changement et le développement des priorités depuis le dernier rendez-vous arabe. Il a insisté, dans ce cadre, sur la nécessité « d’interagir avec ces changements pour pouvoir y faire face en intensifiant les concertations et les rencontres avec les parties arabes et étrangères ». Le ministre des Affaires étrangères irakien, Fouad Hussain, a exprimé son souhait de voir « les décisions du Sommet traduites sur le terrain pour soutenir l’action arabe commune et réaliser le développement économique dans les pays arabes ». Il a également mis en exergue le rôle « pionnier » de l’Algérie qui constitue pour les Irakiens  « un pan de l’histoire du pays, et la guerre de libération étant constamment présente dans la culture et la politique irakiennes ». Le ministre des Affaires étrangères des Comores, Dhoihir Dhoulkamal, a formulé le souhait de son pays de voir le prochain Sommet arabe se réunir dans de « bonnes conditions » pour avancer dans les débats et développer la solidarité entre pays arabes. Appelant à un travail conjoint pour un Sommet couronné de « solutions consensuelles et des accords à la hauteur des aspirations de nos peuples », il a indiqué que les ministres arabes des Affaires étrangères se pencheront sur plusieurs dossiers épineux, à l’instar de la Palestine, la Syrie, la Libye et le Soudan.

Synthese  Zahra Ougaoua /Ag.