Benabderrahmane en marge de la séance de clôture de la réunion gouvernement-walis: «Gérer  des affaires locales avec une approche économique loin de la bureaucratie»

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Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a appelé, dimanche, à ériger les autorités locales en «force de proposition dans le cadre de l’action collective» et à gérer les affaires locales avec une «approche économique loin de la bureaucratie».

Présidant la séance de clôture de la réunion gouvernement-walis, M. Benabderrahmane a souligné la nécessité de faire des autorités locales, avec à leur tête le wali, «une force de proposition dans le cadre de l’action collective avec la participation de tous les acteurs, à savoir les autorités, les parlementaires, les élus, les opérateurs publics et privés ainsi que la société civile pour assurer de meilleures conditions à même de réaliser une croissance économique et de créer des opportunités d’emploi». Tous ces éléments réunis traduisent «la véritable notion du développement économique local qui vise à renforcer les capacités économiques des collectivité locales et à améliorer les conditions de vie», a-t-il dit. Dans ce contexte, il a appelé les walis à faire la promotion des capacités que recèlent leurs wilayas dans tous les secteurs, à l’instar de l’industrie, des ressources en eau, des énergies renouvelables et des services. Cette approche économique signifie «une programmation efficace selon les priorités définies et les besoins des régions» et «un suivi des projets dès leur inscription jusqu’au parachèvement de la réalisation et au suivi des investissements sur le terrain», ajoute le Premier ministre.

La croissance économique renoue avec sa tendance haussière Concernant la situation économique actuelle du pays, le Premier ministre a indiqué que le taux de croissance économique «a renoué avec sa tendance haussière», après une période difficile engendrée par la crise sanitaire mondiale. «Nous veillons à ce que ce taux ne soit pas inférieur à 4 %», a-t-il dit. Il a en outre insisté sur la poursuite du travail et de l’édification «selon une approche économique réfléchie qui tient compte du caractère social de l’Etat», affirmant que ce caractère demeure pour l’Etat «une ferme conviction à laquelle il ne renoncera point». Dans le même sillage, il a rappelé le soutien continu des pouvoirs publics aux différentes catégories en vue d’améliorer le pouvoir d’achat et d’assurer une vie décente à tous les citoyens, le budget alloué aux transferts sociaux directs et implicites en 2022 s’étant élevé à plus de 5.131 milliards de dinars, a-t-il soutenu, soulignant que tout est fait pour que ces subventions soient ciblées. M.Benabderrahmane a indiqué que les défis définis dans la nouvelle approche du gouvernement consistent à «assurer la sécurité alimentaire, hydrique et sanitaire». Evoquant les finances locales ayant constitué l’un des axes abordés par la rencontre gouvernement-walis, le Premier ministre a souligné l’impératif de réformer la fiscalité locale et le système de la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales (CSGCL), affirmant  qu’il s’agit là des priorités du gouvernement à concrétiser «avant la fin de l’année en cours». «Il sera procédé à la révision des critères régissant la répartition des aides aux communes dans le cadre de ce dispositif», a-t-il précisé. Mettant en avant les grands efforts de l’Etat afin de fournir les structures et les équipements publics, le Premier ministre a rappelé que le nombre des projets, au titre des programmes en cours, s’est élevé, fin 2021, à plus de 45.443 DA avec un budget total de 9.500 milliards de dinars. Il a en outre relevé la nécessité d’assurer le suivi continu des projets publics et le respect des délais de réalisation, ajoutant que «le manque de suivi a coûté au Trésor public 2.890 milliards de dinars en dix ans». S’agissant des opérations d’inventaire ayant touché, en début de l’année en cours, de nombreux secteurs pour recenser les projets achevés et inachevés des structures publiques, M. Benabderrahmane a souligné que les opérations font ressortir des centaines de projets qui sont à l’abandon, en dépit de leur achèvement à 100% dans certains cas. Par ailleurs, Le Premier ministre a indiqué que la rencontre gouvernement-walis est devenue, grâce au président de la République, «une occasion annuelle pour évaluer et classer les priorités selon les exigences de l’évolution du processus d’édification de l’Algérie nouvelle», qu’il a qualifié de «programme de développement ambitieux». En dépit de «la conjoncture difficile traversée par le pays, du fait des crises mondiales récentes, notamment la hausse des prix des matières premières et des denrées alimentaires», il n’en demeure pas moins, affirme  M. Benabderrahmane, que «les prémices de la relance économique commencent à apparaître, à travers des indicateurs positifs évoqués par le président de la République à l’ouverture de cette rencontre, particulièrement les indicateurs des équilibres macro-économiques». Pour le Premier ministre, ces indicateurs positifs s’expliquent «essentiellement par la sagesse dont a fait preuve le président de la République dans la gestion des affaires de l’Etat à travers la redynamisation des secteurs dits catalyseurs de la croissance économique, avec pour outils, la politique de maîtrise et de contrôle des importations», ainsi que «l’amélioration de la performance macro-économique». Le programme du président de la République «n’est pas fortuit, mais fondé sur un diagnostic précis de la réalité et une vision prospective aux objectifs et aux contours clairs, pour l’édification d’une économie forte et diversifiée», ajoute le Premier ministre qui a exhorté par là même, les walis à se mettre au diapason de ce sursaut économique. Quant aux écarts de développement relevés d’une région à l’autre, M. Benabderrahmane a rappelé la mise en place de programmes urgents en vue de prendre en charge cette problématique et éradiquer les formes d’exclusion et de marginalisation, soulignant que le gouvernement a fait de la réduction des écarts et disparités l’une de ses priorités, «en adoptant une approche globale et intégrée pour réaliser la justice et l’équité entre les régions et élaborer  des programmes à dimension socioéconomique, en partenariat avec les collectivités locales». La mise en œuvre des programmes de développement dans les zones d’ombre a permis la réalisation de 24 672 projets d’un montant global de 258,4 milliards de dinars, au profit de 5,6 millions de citoyens répartis sur 334 communes du pays, a fait savoir M. Benabderrahmane. Le gouvernement, et sur instruction du président de la République, mettra en place des mécanismes de suivi des programmes de développement local et de leur impact sur l’amélioration du cadre de vie du citoyen, a fait savoir le Premier ministre, pour qui, l’évaluation se fera sur la base du respect des délais, de l’intérêt à accorder aux aspirations des citoyens, de l’amélioration du service public, des investissements réalisés réellement et du nombre des postes d’emploi créés.