Comment vous réveiller en pleine forme, selon des scientifiques

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Une équipe de chercheurs affiliés à plusieurs institutions aux États-Unis et au Royaume-Uni a isolé des facteurs qui, selon eux, ont un impact sur la façon dont les gens se sentent éveillés ou pas.  Quels facteurs peuvent influencer la façon dont on se réveille le matin, prédisant de fait si l’on se sent alerte ou non et si notre niveau de vigilance et d’attention est susceptible de se maintenir tout au long de la journée ? Cette question est fondamentale d’un point de vue santé, mais aussi, sociétale étant donné que l’incapacité à maintenir sa vigilance tout au long de la journée est un facteur majeur d’accidents de la route et de travail, responsable de milliers de décès chaque année. De plus, le manque de sommeil peut entraîner une véritable altération de la vigilance diurne elle-même à l’origine d’importantes pertes de productivité liées au travail, d’absentéisme au travail et même de recours aux soins de santé. En partant de ce constat, une équipe de chercheurs affiliés à plusieurs institutions aux États-Unis et au Royaume-Uni a isolé des facteurs qui, selon eux, ont un impact majeur sur la façon dont les gens se sentent éveillés pendant la journée. Dans leur étude publiée dans la revue scientifique Nature Communications les chercheurs font, en effet, remarquer que peu de recherches ont été menées sur les facteurs positifs qui contribuent à la vigilance diurne. L’équipe à l’origine de l’étude affirme que ces facteurs, indépendants de la génétique avec laquelle un individu est né, peuvent tous être modifiés dans une certaine mesure pour garantir un meilleur départ le matin. «Pourquoi est-ce que nous, êtres humains, fluctuons dans notre vigilance d’un jour à l’autre ? Pourquoi se réveille-t-on un matin en se sentant alerte, alors qu’un autre matin, on patauge lorsque le réveil sonne ?» Questionne-t-elle par la voie du neuroscientifique et chercheur sur le sommeil Raphael Vallat de l’Université de Californie Berkeley. Au total, 833 personnes ont participé à l’étude, dont la plupart étaient des jumeaux (une caractéristique importante, qui a aidé les chercheurs à filtrer les variations dues à la génétique). Pendant deux semaines, l’apport alimentaire, l’activité physique, les habitudes de sommeil et les niveaux de glucose ont été enregistrés, tandis que les volontaires ont également évalué leur vigilance à plusieurs moments de la journée.  Plus précisément, chaque personne suivait un régime prescrit et portait une montre qui enregistrait son sommeil et son activité physique ainsi que sa glycémie. Les participants ont également enregistré la nourriture consommée à l’aide d’une application téléphonique personnalisée, qu’ils ont également dû utiliser pour enregistrer leur niveau de vigilance. Après la période de deux semaines, les chercheurs ont vu émerger des tendances précises. La première étant, sans surprise que les personnes ayant dormi plus longtemps ont déclaré se sentir beaucoup plus alertes le lendemain.

Faire le bon choix des aliments au moment du petit déjeuner

De fait, le premier facteur qui compte est le profil de sommeil : la durée, le moment et l’efficacité du sommeil pendant la nuit. Dormir plus longtemps et se réveiller plus tard que la normale étaient tous deux associés à une meilleure vigilance matinale. Le deuxième facteur était la quantité d’exercice pratiquée la veille, à savoir que des niveaux d’activité physique plus élevés dans la journée étaient associés à un sommeil plus continu et moins perturbé, des éléments qui prédisent à leur tour une vigilance accrue des participants le matin. Le troisième facteur concerne le petit déjeuner, dans le sens où le fait de consommer des glucides complexes conduit à de meilleurs niveaux de vigilance matinale, tandis que manger trop de protéines provoque l’effet inverse. Il s’avère enfin qu’une augmentation de la glycémie (concentration de glucose dans le sang) après le petit-déjeuner, testée à l’aide d’une boisson liquide au glucose pur, était associée à une baisse de la vigilance. A l’inverse, une réponse glycémique plus faible a contribué à améliorer la vigilance. Et pour cause : après un repas riche en glucides dits «simples» (pâtes blanches, riz blanc, pâtisseries, boissons sucrées…) caractérisé ainsi par un index glycémique trop élevé, ce taux de sucre sanguin bondit et provoque un «pic». Mais afin de stabiliser ce taux, l’organisme va sécréter une hormone appelée insuline, qui va entraîner une diminution du taux de sucre elle-même à l’origine d’une fatigue importante. Tout est donc question du type de glucides consommé. Les chercheurs ont aussi trouvé d’autres «petits» facteurs en jeu concernant la vigilance quotidienne : l’âge, l’humeur et la fréquence des repas : manger moins souvent semblait réduire la fatigue du lendemain. Mais toujours est-il que «la majorité des facteurs associés à la vigilance sont modifiables, et donc liés une intervention comportementale.», concluent les chercheurs dont la prochaine étape sera de mener une autre étude pour déterminer précisément les mécanismes en cause derrière ces associations.