Coupe de la CAF: L’USMA proche du sacre, mais rien n’est gagné !

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En allant s’imposer dimanche en Tanzanie face aux Young Africans (2 -1), l’USM Alger a fait un grand pas vers le sacre. Jamais elle n’a été aussi proche d’un titre continental, après avoir souvent tutoyé les cimes africaines sans toutefois pouvoir inscrire sans nom au palmarès des coupes continentales.

«Un géant malchanceux», disait l’ancien président de la Fifa, Sepp Blatter à propos de l’USMA. C’est peut-être le moment de rompre avec cette malédiction qui poursuit l’équipe rouge et noir depuis des décennies, comme elle l’a poursuivie en Coupe d’Algérie en perdant sept finales de suite (dont cinq consécutives), avant de l’emporter enfin. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, si consécration il y aura, elle arriverait au moment où on l’attendait le moins. En effet, personne n’aurait misé un kopeck sur cette équipe au début de la compétition. D’ailleurs son ex-coach, Boualem Charef, a déclaré que la Coupe de la CAF n’était pas un objectif pour le club, elle était juste une compétition permettant à ses joueurs d’acquérir du métier et de l’expérience. Il est vrai que l’équipe ne donnait pas du tout l’impression de pouvoir rivaliser avec les meilleurs. Elle manquait terriblement de personnalité, friable à l’extérieur, ses résultats trop irréguliers pour pouvoir aspirer à quoique ce soit. L’absence d’implication chez certains cadres a conduit les fans vers le pessimisme. Mais la venue d’Abdelhak Benchikha à la barre technique a créé une nouvelle dynamique chez le groupe usmiste. Le «Général» comme on le surnomme a insufflé aux joueurs sa rage de vaincre et sa niaque. Au fil des matchs, la mentalité a changé, mais le déclic s’est produit lors du match aller des quarts de finale face au favori de la compétition, l’AS FAR. La victoire par deux buts à zéro au stade du 5-Juillet, a redonné confiance à Benbot et ses camarades qui sont allés chercher par la suite la qualification à Rabat. Depuis, ce n’est plus la même équipe. Elle s’est complètement métamorphosée grâce à un nouvel état d’esprit, une solidarité et un abattage qu’on ne lui connaissait pas au début de la saison. Les joueurs se sont transformés en guerriers sur le terrain. Certains d’entre eux se sont découvert des qualités insoupçonnables, à l’image de Bousselioui que l’on croyait trop «timide pour pouvoir s’imposer. Loucif a retrouvé, pour sa part, son niveau d’international potentiel. Tout comme Redouani, alors que Benzaza est sans doute la révélation usmiste dans cette compétition.

Il faut dire que tout le groupe s’est mis au diapason pour offrir à l’USMA sa deuxième finale continentale, après celle perdue en Ligue des champions en 2015 face au TP Mazembe. Cette fois, les Usmistes abordent leur rendez-vous dans les meilleures conditions. Après leur victoire au match aller à Dar es Salam, ils sont du coup les favoris pour remporter le trophée, samedi prochain au stade du 5-Juillet. Mais c’est loin d’être gagné, comme a prévenu leur coach Benchikha qui connaît assez bien le football pour ne pas se fier au résultat de la manche aller. On est bien placés pour le savoir, après la terrible désillusion qu’on a vécue suite à l’élimination des Verts en Coupe du monde, après avoir pourtant gagné au match aller au Cameroun. C’est une leçon à retenir pour les Usmistes qui ne doivent pas crier victoire ou faire la fête à l’avance, surtout que leur adversaire Young Africans va venir jouer sa carte à fond dans moins d’une semaine. L’heure doit être à la vigilance et à la concentration comme l’a déclaré Benchikha. «Nous n’avons pas encore remporté le trophée. J’en suis conscient. Les Young Africains n’auront rien à perdre lors de la seconde manche qui sera une autre bataille à gagner. Le match sera différent du premier. Nous devons rester concentrés, nous n’avons fait qu’un pas vers le titre», a-t-il prévenu.

Ali Nezlioui