Croissance économique: Un ralentissement attendu en 2018

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Le taux de croissance de l’économie algérienne réalisé en 2017 est de 2,2%. Le taux est qualifié de faible en comparaison avec celui enregistré à la même période de l’année 2016 et qui était 3,3%.

Pour le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal qui s’est exprimé, ce lundi, lors d’une séance plénière à l’APN consacrée à la présentation du rapport des évolutions financières et monétaires en 2016 et en 2017, cette croissance a pu être réalisée malgré le «fort recul de la cadence de croissance des hydrocarbures». Ceci rappelle encore une fois que l’économie nationale a pu, à une période, se détacher de sa dépendance au secteur en question. Les exportations des hydrocarbures ont reculé en volume, en effet, mais ont en revanche progressé en valeur. Le secteur des hydrocarbures n’est pas le seul à blâmer. Les réserves du change du pays ont également reculé. L’on chiffre la baisse à «16,8 MDS USD en 2017 passant de 114,4 MDS USD à fin 2016 à 97,3 MDS USD à la fin 2017». L’objectif du pays à équilibrer son budget d’ici 2020 risque de connaître quelques encombres malgré les efforts consentis en ce sens. Les raisons sont les défis auxquels le gouvernement est confronté dans sa recherche de diversification de son économie. La croissance économique a été soutenue par une «forte croissance de la production d’hydrocarbures» et la remontée significative des «prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux». Au premier trimestre, la croissance du PIB réel a augmenté de «3,7%, en raison de la forte production dans le secteur des hydrocarbures, qui a augmenté de 7,1%», selon les données apportées par la Banque mondiale dans son bulletin d’informations économique de la région Mena. Le taux de croissance du PIB hors hydrocarbures s’est maintenu à 2,1% au cours du 2e trimestre de l’année 2017, contre 3,5%, à la même période de l’année 2016. Ce taux, note un rapport de l’Office national des statistiques (ONS) a été tiré essentiellement par le rebondissement toutefois modéré, de l’activité du secteur de l’Agriculture. Le secteur a été marqué par une augmentation de 1,8% de son activité. La croissance économique algérienne en 2017 a, en effet, était jugée bonne, mais pourrons-nous dire autant de l’année en cours. L’on s’attend en 2018 à un ralentissement de la croissance en raison de la persistance du déficit de la balance et la faible entrée de capitaux limitées. Aussi l’on relèvera les «mesures d’assainissement» prises par le gouvernement. Certaines de ces mesures, répondent à la volonté de l’Etat à sauvegarder le «développement économique et social et des équilibres sociaux». Citons entre autres, la rationalisation de la dépense publique. Comme expliqué auparavant, cette action a pour objectif de permettre au pays de «retrouver progressivement l’équilibre des comptes», mais également «réduire la pression sur les ressources externes, comme les importations». Rappelons que pour l’année 2018, les ressources destinées au projet de budget d’équipement ont connu une hausse de 76% et devront permettre de réaliser les projets gelés dans plusieurs secteurs. Pour rappel l’Etat avait décidé également de booster l’activité d’exportation en vue, notamment, de se pré- munir en cas de baisse des réserves de change. Les dernières pourraient, en effet, «reculer» encore une fois après la baisse de «2,6% sur les 8 premiers mois de 2017». Elles s’étaient chiffrées durant cette période à «30,84 milliards de dollars contre 31,65 milliards de dollars sur la même période de 2016». Malgré cela, la Banque mondiale a fait par précédemment de sa volonté à «soutenir l’Algérie dans la mise en œuvre du nouveau modèle de croissance économique qui s’étalera jusqu’à l’horizon 2035». Ce soutien s’inscrit dans le cadre du partenariat stratégique qui relie l’Algérie et la Banque. «Nous regardons la mise en œuvre de cet ambitieux programme avec beaucoup d’attention car beaucoup de pays, que nous repré- sentons, peuvent tirer profit de cette expérience. Je pense, qu’avec les compétences disponibles au niveau du gouvernement, ce programme pourra être mis en œuvre en dépit des défis existants», avait certifié Merzak Hassan, en 2017. La Banque d’Algérie de son côté a tenu à confirmer son soutien par l’annonce d’une nouvelle instruction. Celle-ci a pour objectif de «rendre plus efficient et opérationnel l’ensemble des mesures édictées en matiè- re d’encadrement du commerce extérieur».