Dangereuse neutralité

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Le ministre des Affaires étrangères a-t-il raison, de se réjouir de la victoire des troupes de Bachar El Assad, sur «les rebelles» comme aiment à les appeler les médias occidentaux et en particulier ceux de la France qui n’eurent de cesse de soutenir ouvertement cette «opposition» au régime «dictatorial» du président syrien ? C’est que certaines voix et des médias ont été jusqu’à reprocher au chef de la diplomatie algérienne, son parti-pris. Cela signifie que notre pays devrait une attitude de neutralité vis-à-vis de ce conflit qui a coûté des centaines de milliers de vies humaines. Il y a même certains confrères qui ont ramené la guerre qui a ensanglanté la Syrie à un conflit entre chiites et sunnites! C’est vite omettre cyniquement que l’enjeu outrepasse une simple guerre de religion et s’inscrit dans des enjeux stratégiques de contrôle de la région par l’Otan appuyée de ses supplétifs que sont l’Arabie saoudite et le Qatar avec Israël tapi dans l’ombre et qui attend patiemment de cueillir les dividendes. Lors de la décennie sanglante qui a ébranlé la société algérienne, beaucoup de chancelleries étrangères ont fait preuve de «neutralité» et il y en même qui ont inventé un concept destiné à brouiller les pistes et à confondre bourreaux et victimes : le fameux

«qui-tue-qui» a hélas toujours cours et de temps à autre, selon la conjoncture, on déterre la dramatique affaire des moines de Tibhirine pour accabler les autorités algériennes. C’est dire que la politique étrangère nationale a toujours été d’une limpidité cristalline et l’Algérie, eu égard à sa tumultueuse histoire s’est toujours rangée du côté des opprimés. Et en Syrie, les opprimés ne sont pas ce que les médias occidentaux veulent qu’on croit, c’est-à-dire ces sanguinaires qui font des femmes, des enfants des boucliers humains et qui sont désignés sous le vocable de «rebelles » et de « combattants». Il est des neutralités qui peuvent se révéler dangereuses.