Discours d’exclusion

0
1273

La mise en garde de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel aura-t-elle des répercussions sur les programmes des chaînes de télé qui diffusent à longueur de programmes de pernicieux messages inscrits dans une propagande carrément islamiste ?. C’est le mot de «radicalisme» qui est utilisé, mais tout le monde aura compris la nature fortement idéologique des prêches et autres déclarations de chouyoukh dûment mandatés par ces chaînes pour transmettre des paroles visant à semer la haine et l’intolérance parmi les Algériens. Ceux-ci, nourris à un Islam séculaire porteur de paix et de la sérénité, se sont retrouvés depuis trois décennies confrontés à d’autres discours religieux prônant une vision rébarbative sur le fond de la violence. Ces discours ont eu une influence néfaste, notamment sur les plus jeunes plus perméables parce qu’ignorants de la texture réelle du Livre. D’ailleurs, c’est là que réside tout le fond du problème, dans cette méconnaissance du Coran, qu’exploitent les préposés à la rédemption, de plus en plus nombreux à se draper des atours de la foi, distillant le «djihad» et endoctrinant les plus fragiles. Ainsi, des chaînes de télé s’évertuent à expliquer ce qui est licite et ce qui ne l’est pas, appelant à la rescousse de doctes exégèses qui se font le devoir d’appeler tous les croyants à s’unir contre le grand complot qui se fomente sur l’Islam. Alors que le complot est nourri par ces mêmes prétendus agents agréés de la foi. Rappelons-nous le début des années quatre-vingt et les graves méfaits de cet imam cathodique ramené d’Egypte qui s’attela à répandre un Islam d’intolérance et d’exclusion, parmi les Algériens dont beaucoup furent très perméables à ses prêches, parce que méconnaissant l’essence même de leur religion. La révolution iranienne aidant, c’est pendant ces années-là que les habitudes vestimentaires des Algériens changèrent et que les bonnes vieilles coutumes de nos ancêtres furent troquées contre celle importées directement du Moyen-Orient. Comme si nous découvrions notre propre religion pour la première fois.