Energies renouvelables, l’autre pari du gouvernement Sellal

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Au-delà de son apport supplémentaire en matière de production d’électricité, le programme des énergies renouvelables aura aussi des implications importantes en amont, du fait des besoins considérables en équipements et accessoires nécessaires que l’Algérie aspire à fabriquer localement dans le cadre de partenariats entre des opérateurs nationaux et étrangers. C’est dans cette optique qu’une opération d’équipement en énergie solaire de puits pastoraux et de foggaras vient d’être réalisée à In Salah dans le cadre de la généralisation des énergies renouvelables. Cette opération permettra de répondre aux besoins des agriculteurs et autres éleveurs en matière d’énergie et d’améliorer les conditions de vie de la population de la région. L’opération d’équipement de ces puits pastoraux et les foggaras en moyens de pompage en utilisant l’énergie solaire, contribuera à la promotion de l’activité pastorale dans la région et l’amélioration de la distribution de l’eau potable distribuée par le système des foggara. Elle permettra également d’assurer un approvisionnement régulier d’eau d’irrigation et pour la population nomade activant dans l’élevage de cheptel. La mise en place d’une stratégie adoptant les énergies renouvelables comme suppléant aux énergies fossiles, s’avère plus que nécessaire pour faire face aux nouveaux défis économiques engendrés par la chute des cours du pétrole. La tenue récemment à Alger d’un forum sur les  énergies renouvelables a permis de décortiquer l’ensemble des problématiques liées à cette question, donnant ainsi la possibilité aux experts en la matière de souligner l’importance de ce secteur pour une croissance durable en Algérie, tout insistant sur des textes juridiques et des instances de suivi des investissements hors hydrocarbures. Ils ont appelé à adopter, à titre provisoire, des taxes et impôts raisonnables socialement pour un équilibre financier, à accélérer l’investissement hors hydrocarbures comme en agriculture et à accorder davantage d’intérêt au développement de la ressource humaine à travers la formation et l’acquisition du savoir. Il faut dire qu’en cette conjoncture de récession économique, l’Algérie n’a d’autre choix que de se tourner vers de nouveaux secteurs créateurs de richesse et de la valeur ajoutée, dont celui des énergies renouvelables sur lequel le gouvernement mise énormément pour relancer l’économie du pays et augmenter le taux de croissance. Dans ce sens, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait réaffirmé l’engagement de l’Etat de poursuivre la mise en œuvre du programme national de développement des énergies renouvelables, en le plaçant au rang de « priorité nationale ». A cet effet, le chef de l’Etat avait donné des directives pour la poursuite et la dynamisation de ce programme, rappelant, à cette occasion, que le développement des énergies renouvelables est à même de « prolonger durablement l’indépendance énergétique de notre pays et de générer aussi une dynamique de développement économique dans son sillage ». Le programme national de développement des énergies renouvelables prévoit une production d’ici à 2030 de 22.000 MW d’électricité de source renouvelable, notamment solaire et éolienne, destinée au marché intérieur, en plus de 10.000 MW supplémentaires à exporter. Ce qui correspond à 27% de la production globale d’électricité et le double de la capacité actuelle du parc national de production de cette énergie. En conséquence, il en résultera, à l’horizon 2030, un déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l’éolien accompagné, à moyen terme, de la production d’énergie à partir du solaire thermique, ainsi que l’intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermie, selon des projections officielles. Grâce à ce programme, il est prévu de réaliser une économie de prés de 300 milliards de m3 de gaz sur la période allant de 2021 à 2030, qui seront orientés vers l’exportation et rapporteront à l’Etat d’importants revenus supplémentaires.

Des investissements de l’ordre de 120 milliards de dollars sont nécessaires pour atteindre cet objectif.

En outre, jusqu’à 300.000 postes d’emplois directs et indirects devraient être générés à la faveur de la mise en œuvre de ce programme auxquels il faudra ajouter 14 centrales électriques photovoltaïques totalisant une capacité installée de 268 mégawatts (MW) qui ont été mises en service dans les Hauts Plateaux et le sud du pays pour un coût global de 70 milliards de DA, alors que chacune de ces centrales a permis de créer au moins 250 emplois. Sur ce chapitre, le chef de l’Etat avait ordonné la poursuite des efforts de rationalisation de la consommation nationale d’énergie en général, dont le gaz naturel, y compris à travers la consommation de l’électricité. En effet, les pouvoirs publics se sont fixés l’objectif de réaliser un gain financier de 42 milliards de dollars à l’horizon 2030 avec une réduction de 9% de la consommation d’énergie à la faveur de la mise en œuvre du programme national de développement de l’efficacité énergétique.