Garder la Sonatrach à l’abri des luttes d’influence

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De Paris, par Albert Farhat

Depuis quelque temps, précisément juste après l’élection du nouveau président de la république, M. Abdelmadjid Tebboune, la Sonatrach, la plus grande entreprise du continent africain, fait l’objet de convoitise de la part de puissants lobbys nationaux et étrangers, tapis dans l’ombre, qui cherchent à en prendre le contrôle en influant directement sur la désignation des hauts dirigeants de cette grande entreprise algérienne, notamment sur celle de son président directeur général.

En effet, la Sonatrach ce puissant mastodonte de l’économie algérienne, qui fut, durant tout le règne du sinistre Abdelaziz Bouteflika et sa bande, une entreprise malade entre les mains de centres de pouvoir souvent claniques et rivaux, est devenue ces derniers temps le terrain de bataille privilégié, où tous les coups sont permis, y compris celui de rouler son propre allié, entre certains États, groupes d’intérêt, multinationales et sociétés étrangères, pour pouvoir se repositionner en prévisions des changements que pourrait opérer la nouvelle direction politique du pays.

Pour ce faire, ces groupes d’intérêt nationaux et étrangers se livrent actuellement une terrible bataille de repositionnement par le truchement de certains de leurs affidés au sein des rouages de Sonatrach qui gardent encore une influence au sein de la major africaine, mais également par le biais de canaux parallèles constitués des services de renseignement, de mercenaires de la plume et notamment de bureaux de consulting installés en Algérie et à l’étranger, qui servent à collecter et analyser des informations sur le processus suivant lequel les décisions économiques pourraient être prises par le nouveau pouvoir en place.

Pour rappel, juste après la disparition de feu Houari Boumediene, l’Algérie avait connu, en 1980, une réorientation de l’industrie gazière algérienne, basée sur la diversification des partenaires, en direction de la France au détriment d’autres partenaires, en raison de la perspicacité du travail de coulisses effectué par le lobby pro-français en Algérie, assisté par les services de renseignement de l’ex puissance coloniale.

Dans ce cadre précis, le recoupement de certains indices recueillis fait ressortir fortement l’existence d’au moins quatre grands pôles de lobbying étrangers, cherchant à défendre leurs intérêts, en l’occurrence français, américains, italiens et espagnols, adossés à des groupuscules de relais locaux, constitués essentiellement de cadres ou d’ex cadres dirigeants véreux de cette entreprise stratégique ainsi que de sous-traitants ayant des appuis dans certaines institutions régaliennes de l’état, souvent très influents et grandement impliqués dans les activités de Sonatrach.

Pour arriver à leurs fins et imposer leur volonté, ces mêmes lobbys de l’ombre recourent à l’utilisation de la désinformation, en usant notamment de la pression médiatique des réseaux sociaux et de sites d’information interposés. Dans ce cadre, il a été recensé, du 19 décembre 2019, date de prestation de serment par le président Abdelmadjid Tebboune, au 19 janvier 2020, la publication de plus d’une cinquantaine d’articles se rapportant à la Sonatrach par les sites d’information inféodés à ces lobbys étrangers, dont 28 publiés par le site « Algérie part » du maître chanteur, en fuite à l’étranger, Abdou Semmar. Le dernier article de ce plumitif intitulé :« Des lobbys manœuvrent pour placer un ami de Sella et Ali Haddad à la tête de la commercialisation de Sonatrach », publié le 18 janvier 2020, procède par un machiavélique modus operendi qui consiste à mettre son objet d’intérêt, l’ex vice-président aval de Sonatrach, le nommé Akli Remini, en position favorable pour le poste de futur PDG, tout en donnant l’impression de l’attaquer frontalement.

Cependant, la question primordiale qui se pose à présent est de savoir quel lobby ou quel clan veut imposer l’ex vice-président aval de Sonatrach, le nommé Akli Remini, à la tête de Sonatrach, est-ce les français, les américains ou espagnols ? La réponse se trouve sûrement chez le maître chanteur Abdou Semmar.

Enfin, ces mêmes articles tendancieux de cet homme lige de la corporation des mercenaires de la plume sont immédiatement et régulièrement repris par d’autres sites, obéissant aux mêmes injonctions, dans le but de créer un fort rapport de suggestion et de persuasion sur les prises de décisions politiques.