Il a été évalué à 11,7 % pour 2017: Une étude prévoit une hausse du chômage en Algérie

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Selon une étude sur les «défis de la démographie au Maghreb», le marché de l’emploi en Algérie, et ce, malgré les investissements, est en décalage avec le capital humain. Selon cette étude menée par la Direction générale du Trésor français, qui s’est basée sur des chiffres de l’Office national des statistiques (ONS-Algérie) et dont l’APS a obtenu une copie, alors qu’il a été évalué à 11% pour l’année 2018, cette même étude prévoit une hausse du chômage. Il devrait ainsi atteindre «13,2% en 2018, du fait d’un ralentissement de l’activité économique (0,8% de croissance prévu en 2018)».

Analysant le marché du travail au Maghreb l’étude rappelle «l’excédent d’offres durable sur le marché du travail qui ne s’est résorbé qu’au milieu de la décennie 2000, à la faveur de créations massives d’emplois non affiliés au régime de sécurité sociale». Ce marché du travail, a-t-elle expliqué, est segmenté en un marché primaire structuré, formel (emplois permanents, couverts par la sécurité sociale, soit 62% des actifs occupés) et un marché secondaire non structuré, informel (emplois non permanents, sans contrats, non affiliés à la sécurité sociale et à faible valeur ajoutée) qui emploie 38% des actifs occupés. Selon cette étude, l’Etat gagnerait à «mettre en place des formations diplômantes plus adaptées aux nécessités du marché du travail». Le même document révèle par ailleurs, que dans tous les pays du Maghreb, «le chômage des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur dépasse largement celui des personnes ayant un niveau d’instruction inférieur». En Algérie le taux est plus élevé. Il a atteint les 16,7% en 2016 à contre, «9,5 % pour le secondaire, 10,6 % pour le cycle moyen». Des actions peuvent être entreprises, en effet, d’autant que l’Algérie, en comparaison avec les autres pays du Maghreb, «bénéficie d’un ratio de dépendance avantageux, en raison de la population âgée de plus de 65 ans qui ne représente que 6% de la population totale». Soit, selon cette étude, «trois fois moins qu’en Europe occidentale». Le pays doit mettre à profit cette «situation qui lui est théoriquement favorable pour assurer le financement de sa protection sociale». Le même document relève cependant, que les administrations de sécurité sociale algériennes «accusent aujourd’hui un manque à gagner significatif». Un manque qui est imputé au nombre important d’emplois non affilié. Evoquant le cas de la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (CASNOS) comme exemple, l’étude estime que cette caisse qui «devrait théoriquement couvrir près d’un tiers des actifs occupés, ne perçoit qu’à peine 5% des cotisations potentiellement recouvrables». Avec un taux de remplacement des pensions à taux plein pour les retraités qui demeure «élevé»(à 80% du salaire de référence des 5 meilleures années pour 32 ans de cotisation), le système tend ainsi à devenir «de moins en moins contributif», a estimé l’étude».