La BAD publie son rapport: Malgré une croissance inédite en Afrique, les inégalités persistent

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Au cours des dix dernières années, les économies africaines ont enregistré une période de croissance «inédite», mais la pauvreté et les inégalités n’ont pas pour autant diminué, selon un rapport de la Banque africaine de développement publié sur son site web.

Le «Rapport sur le développement en Afrique», s’interroge sur l’effet de la croissance sur la pauvreté et les inégalités, sur la capacité de l’Afrique de relever les défis du développement durable.

La croissance économique récente de l’Afrique ne s’étant pas accompagnée d’une véritable transformation structurelle. En effet, des millions d’Africains, notamment des femmes et des jeunes, représentant la frange la plus vulnérable restent les grands oubliés de la croissance, a indiqué le rapport en ajoutant que les diverses formes d’inégalités empêchent la croissance de l’Afrique de se traduire en une prospérité pour tous.

L’inégalité d’accès aux ressources économiques et aux opportunités se reflète dans les fortes inégalités des revenus, dans les écarts entre les sexes, dans la fracture entre les villes et les campagnes, dans le sous-emploi des jeunes et dans la priorité limitée attribuée aux secteurs les plus à même de réduire la pauvreté, à savoir l’agriculture, les agro-industries et l’industrie manufacturière, note encore le document.

Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, à déclaré que le développement de l’Afrique passait par des améliorations réelles des conditions de vie dans toute la société, ajoutant : «L’analyse menée dans le rapport montre qu’une généralisation des inégalités limite le potentiel de croissance et compromet les efforts de lutte contre la pauvreté».

Selon lui, l’Afrique reste l’une des régions les plus inégalitaires au monde, notamment avec les écarts de revenus qui demeurent «considérables» depuis des décennies. A cet égard, il préconise d’adopter une nouvelle option de développement axée sur une véritable transformation structurelle afin de diversifier les sources de la croissance et inclure tous les segments de la société en se concentrant sur les secteurs plus productifs, à l’exemple de l’agriculture et les industries manufacturières.

Le rapport sur le développement en Afrique 2015 a noté la capacité du continent améliorer de sa compétitivité sur les marchés internationaux tout en répondant aux besoins du marché domestique, notamment sur le plan de la sécurité alimentaire. Dans ce contexte, il a insisté sur le ciblage de certains secteurs en priorité et a formulé des recommandations portant sur la nécessité de réduire les écarts de revenus, les inégalités entre les sexes et les disparités entre les villes et les campagnes, ainsi que la promotion de l’emploi des jeunes.

Pour maintenir les succès de la croissance récente et, en même temps, rendre la croissance de demain plus inclusive, il faut des politiques adaptées, capables de diversifier les sources de la croissance et de garantir la participation la plus large possible de tous les segments de la société. Il importe donc que l’Afrique adopte une nouvelle trajectoire de développement axée sur une véritable transformation structurelle. Les travailleurs doivent abandonner les secteurs à faible productivité pour se concentrer sur les secteurs plus productifs et mieux rémunérés.

Il importe aussi qu’elle accorde une attention particulière aux secteurs les mieux à même de réduire la pauvreté, comme l’agriculture et les industries manufacturières, qui devront bénéficier en priorité des investissements publics et privés, a conclut le rapport.