Le business du football

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Les Algériens s’apprêtent à suivre les péripéties de leur équipe nationale sans être sûrs de pouvoir voir toutes les rencontres sur le petit écran. En effet, nous sommes bien loin de ces temps bénis où les matchs étaient retransmis en direct de n’importe quelle ville du monde, à la grande joie des nombreux supporters des Verts. Mais depuis quelque temps, deux décennies exactement, le libéralisme dominant a contaminé jusqu’au moindre domaine dont le sport et particulièrement le football devenu un business très florissant, brassant des sommes inouïes. Ainsi, de nouveaux concepts ont «investi» le football et on parle désormais de management, de sponsors, de contrats faramineux, de transferts très coûteux. Bref, nous sommes dans un véritable marché du muscle et il arrive aux pieds d’une star internationale de valoir l’équivalent du PNB d’un pays sous-développé. De nombreux affairistes et margoulins de tout acabit se sont mis à rôder autour des stades, flairant l’aubaine de profits faramineux. Ils se font appeler managers ou agents des joueurs, et en réalité, ce ne sont que des courtiers qui ont leurs entrées dans les clubs, et qui bénéficient de fabuleuses ristournes à chaque transfert. Mais la palme de l’affairisme de bas étage revient sans conteste à la FIFA, institution censée développer le football dans le monde et particulièrement les pays pauvres, mais qui est devenue un véritable panier à crabes sous la présidence du Brésilien Joao Havelange et du Suisse Joseph Blatter, qui lui ont imprimé des normes de fonctionnement dignes de la cosa nostra. Des scandales sont régulièrement révélés sans qu’il y ait une suite car comme le dit ce journaliste d’investigation : «La FIFA est plus puissante que tous les gouvernements.» C’est donc cette instance internationale qui a trahi sa vocation première pour privatiser ce sport populaire qu’est le football. Dans cette configuration capitaliste, une chaîne télé s’est introduite en achetant tous les droits et aujourd’hui pour voir une seule séquence de match, il faut passer par la fameuse chaîne qatarie Bein Sports et payer une forte somme. Un odieux chantage.