Le Premier ministre l’a réaffirmé hier : «L’action du gouvernement s’est appuyée sur le dialogue et la concertation»

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En présentant hier devant les députés de la chambre basse du Parlement la Déclaration de politique générale du gouvernement, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé que l’action gouvernementale s’était appuyée sur le dialogue et la concertation avec l’ensemble des acteurs économiques et des partenaires sociaux en vue de garantir le succès du processus d’édification de l’Algérie nouvelle.

Il a relevé que cette démarche a été menée dans le cadre d’«un processus participatif ciblant la réussite du processus d’édification de l’Algérie nouvelle à travers une vision claire des grandes réformes dont le succès demeure tributaire de la mobilisation de toutes les forces vives du pays». «En dépit de la situation difficile qu’a traversée le pays en raison des répercussions de l’environnement économique et géopolitique à l’échelle internationale, la détermination du gouvernement à honorer ses engagements pour la mise en œuvre de son plan d’action puisé des 54 engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas été ébranlée», a assuré M. Benabderrahmane.

«Ces conditions difficiles n’ont également pas réussi à ébranler la détermination de l’Etat à préserver son caractère social qualifié par le président de la République, de doctrine ancrée», a-t-il soutenu, citant, à cet égard, les mesures prises «visant la relance de l’activité économique, l’allègement des charges sur les entreprises impactées et le soutien du pouvoir d’achat du citoyen». Le budget annuel affecté aux transferts sociaux a dépassé les 5.000 milliards de dinars, a fait savoir, le Premier ministre. Il a rappelé, à ce titre, que le caractère social de l’Etat avait été qualifié par le président de la République de doctrine ancrée, citant «les mesures visant la relance de l’activité économique, l’allègement des charges sur les entreprises impactées et le soutien du pouvoir d’achat du citoyen». A cet effet, le Premier ministre a rappelé la mesure prise par le gouvernement en application d’une instruction du président de la République relative à l’exonération des salaires inférieurs à 30.000 DA de l’Impôt sur le revenu global (IRG) par souci d’augmenter le pouvoir d’achat du citoyen. La mesure en question a concerné plus de 5 millions de personnes, dont 2,6 millions de retraités, représentant une dépense fiscale de plus de 84 milliards DA/an, selon les chiffres avancés par M. Benabderrahmane.

Le gouvernement a œuvré au titre de la loi de finances 2022, à la réduction des taux de l’impôt sur le revenu global (IRG), une mesure qui a profité à plus de 9 millions de citoyens pour une dépense fiscale de plus de 195 milliards de dinars, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le gouvernement a veillé au renforcement du stock national de céréales, en apportant un appui financier important à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OIAC), estimé à plus de 900 milliards de dinars en 2021 et 2022. Cette démarche a été entreprise au titre «d’une vision prospective» et en application des orientations du président de la République sur la nécessité de garantir un stock stratégique de denrées alimentaires, notamment de blé face à la situation prévalant actuellement sur les marchés mondiaux. Pour ce qui est de la consolidation de l’Etat de droit et de la rénovation de la gouvernance, le gouvernement s’est attelé à parachever le processus d’édification institutionnelle prévu par la Constitution, avec la mise en place des institutions de contrôle et des organes consultatifs, à l’instar de la Cour constitutionnelle, la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, l’Observatoire national de la société civile, le Conseil supérieur de la jeunesse et l’Académie algérienne des sciences et des technologies. Il s’est penché également à moderniser la justice, renforcer son indépendance et améliorer la qualité du service, à travers notamment la promulgation de la loi organique relative au Conseil supérieur de la magistrature ainsi qu’à moderniser et améliorer la performance de l’administration publique, faciliter et simplifier les procédures administratives et intensifier la numérisation, en vue d’assurer un service public performant et de qualité. Au titre de la relance et du renouveau économiques, les principales mesures prises ont consisté au renforcement des leviers de croissance, le développement des secteurs stratégiques porteurs de croissance, la valorisation de la production nationale, le développement des infrastructures d’appui, le renforcement de l’économie de la connaissance et l’accélération de la transition numérique. A cet égard, le gouvernement s’est attaché à moderniser le système bancaire et financier via la révision prochaine de la loi sur la monnaie et le crédit, l’amélioration du climat des affaires, notamment par la promulgation de la loi relative à l’investissement, la promotion de l’entrepreneuriat et la création d’une nouvelle forme juridique pour les startups et l’assainissement du foncier industriel.  Concernant le volet relatif au renforcement du capital humain et l’amélioration de la protection sociale, le document précise que les principales mesures prises ont consisté à renforcer les secteurs de la santé, de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, à améliorer le cadre de vie du citoyen et à consolider la politique sociale à l’effet d’assurer plus d’efficacité et d’équité. Le gouvernement a mobilisé les moyens matériels et humains nécessaires à l’amélioration de la qualité des services publics et l’élargissement de leur couverture territoriale, notamment à travers le renforcement de la mobilité et le développement des infrastructures dans le respect de l’environnement et du développement durable. Une attention particulière a été accordée à l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen et à la consolidation des systèmes de sécurité sociale et de retraite, à travers notamment la revalorisation des salaires et des pensions de retraite, l’institution de l’allocation chômage et d’autres mesures visant à stabiliser les prix, affirme le gouvernement dans sa Déclaration de politique générale.

Pour ce qui est de la politique étrangère, l’Algérie a procédé à la modernisation de son outil diplomatique par le renforcement de ses ressources humaines, à travers la multiplication des actions de formation et le renforcement de la place des jeunes et de la gent féminine dans l’appareil diplomatique.

Dans le cadre d’une action dynamique et proactive, l’Algérie a renforcé ses liens avec l’Afrique et le monde arabe et développé sa diplomatie économique pour la mettre au service du plan de relance économique, ajoute-t-on, précisant que «l’organisation de la communauté nationale à l’étranger a constitué un autre axe stratégique de notre action diplomatique. S’agissant du renforcement de la sécurité et de la défense nationale, face à un contexte régional et international mouvementé, le document note que l’ANP a œuvré à la sécurisation des frontières et à la préservation de l’intégrité territoriale, à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, au développement de la cyberdéfense et de l’industrie militaire, tout en renforçant les relations de coopération bilatérales et multilatérales. Sur un autre volet, le gouvernement a fait état de l’amélioration de l’attractivité du climat d’investissement et la refonte du cadre juridique de l’investissement. Il a évoqué notamment la mise en place d’un comité national chargé du suivi des projets d’investissement bloqués et dont les travaux avaient abouti au déblocage de 863 projets avec un coût d’investissement total de 527 milliards de dinars, permettant la création de 52 000 postes d’emploi. Durant la même période, le gouvernement a procédé également à l’assainissement des dossiers d’investissement, est-il indiqué dans ce document. Le Conseil national de l’investissement a tenu deux sessions ayant permis le règlement de plusieurs dossiers d’investissements qui étaient bloqués, relève-t-on. A ce titre, 15 projets d’investissements sont en cours de réalisation et mis partiellement en exploitation et autres 7 projets sont déjà achevés et mis en exploitation. Pour les 15 projets, le montant d’investissement prévu est de 679 milliards de dinars, avec la prévision de création de près de 8869 emplois directs. Pour les 7 projets achevés et mis en exploitation avant leur examen par le CNI, le montant d’investissement réalisé est de 466 milliards   de dinars, avec la création de 5515 emplois directs. Les efforts fournis dans ce domaine ont permis aussi d’enregistrer auprès de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), 1752 projets avec 41 382 emplois directs prévisionnels. L’action gouvernementale a porté aussi sur l’élaboration de textes de lois notamment la loi relative à l’investissement (loi 22-18 juillet 2022) et l’ensemble de ses textes d’application. La promotion du cadre de développement de l’entreprise et de l’entrepreneuriat fait partie également des actions menées par l’Exécutif, en donnant lieu notamment à l’élaboration de textes de loi spécifiques, à la simplification des procédures d’obtention du registre du commerce et l’affectation d’espaces, d’octroi des exonérations fiscales et autres avantages pour les startups, et de mise en place des dispositifs de financements et d’aide apportés aux jeunes promoteurs. S’agissant du renforcement de l’intégration du secteur informel dans le circuit légal, le gouvernement fait état de l’intégration de 27 706 intervenants. Les actions du gouvernement pour la modernisation du système bancaire et financier a connu une cadence accélérée et ces actions visent principalement la consolidation d’un secteur bancaire et financier performant, moderne et accessible, susceptible d’apporter une contribution effective au développement de l’économie nationale. Il s’agit de la densification du réseau bancaire et des assurances pour un accès aux mêmes prestations sur tout le territoire national. Dans ce sens, le bilan du gouvernement fait état d’une augmentation du nombre d’agences bancaires de 1646 agences en août 2021 à 1692 agences en juin 2022. Le réseau des sociétés d’assurance a, de son côté, fortement évolué avec l’ouverture de 170 agences durant cette période, atteignant ainsi un nombre total de 3416 agences sur le territoire national. S’agissant du déploiement des banques algériennes à l’étranger, le document souligne que les démarches ont été accélérées depuis septembre 2021 avec notamment la définition des lieux d’implantation et l’accomplissement des formalités d’agrément auprès des autorités compétentes. Ces démarches concernent l’installation d’une banque publique en France et de filiales de banques publiques dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), notamment au Sénégal, ainsi que d’une banque créée par des banques publiques en Mauritanie. En matière d’amélioration de l’inclusion financière, les efforts ont permis de renforcer le déploiement des produits de la finance islamique avec l’ouverture de 294 guichets, et le développement de l’assurance Takaful par la création de 2 sociétés par les assurances et banques et de 5 guichets d’assurance par des compagnies publiques et privées. Le bilan du gouvernement a évoqué, par ailleurs, l’amélioration du dispositif des fonds d’investissement de wilayas à travers l’aménagement des conventions de gestion liant le ministère des Finances aux sociétés de gestion des fonds d’investissement de wilayas. Parmi les actions menées par gouvernement, figurent également la mise en place d’un cadre réglementaire sur le financement participatif par internet crowdfunding, la redynamisation de la Bourse d’Alger et la modernisation de ses infrastructures par l’implémentation de nouveaux systèmes d’information des institutions du marché financier au niveau de la Bourse, d’Algérie clearing et de la COSOB. Le gouvernement prépare aussi l’introduction en Bourse de 2 banques publiques, dans le cadre de la contribution du marché financier dans la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie. En outre, la révision de l’ordonnance relative aux assurances est en cours de consolidation avec d’autres projets de lois traitant de certains aspects liés à l’assurance, de telle sorte à élaborer un code des assurances, souligne le bilan ajoutant que la loi relative à la monnaie et au crédit est également en cours de révision.

T. Benslimane