Le principal défi de l’Algérie, sécuriser ses routes

0
1705

L’expertise d’Ericsson, une réponse efficace et fiable aux défis du transport moderne

 

Photo L’Echo d’Algérie@

Le Centre national de prévention et de sécurité routière (CPSR) a organisé, en partenariat avec l’équipementier suédois Ericsson un séminaire consacré au rôle des TIC en matière de sécurité sur les routes. Placé sous le thème «Les TIC, une réponse efficace à l’insécurité routière», cette manifestation a regroupé les représentants des départements ministériels et acteurs des secteurs public et privé concernés par la sécurité routière. Le fléau de l’insécurité routière demeure parmi les préoccupations majeures, au vu du nombre de victimes, des couts engendrés, et des traumatismes causés. Malgré un léger recul des décès engendrés par les accidents de la route, la progression dans le sens espéré par tous demeure restreinte. «Une amélioration, certes, mais qui reste nettement insuffisante et impérativement perfectible au regard des pertes en vies humaines déplorées, de l’incidence financière de la prise en charge médicale des blessés ou encore des dommages matériels occasionnés», a déclaré le directeur général du Centre national de prévention et de sécurité routière, Ahmed Naït El Hocine. Pour le même responsable, la lutte contre l’insécurité routière passe par la mise en place d’une stratégie arrêtée en partenariat avec de nombreux acteurs, les autorités locales compétentes certes, mais des partenaires ayant déjà réussi de par leur expertise à lutter contre ce fléau de manière significative. Dans cette optique, il a rappelé que les principales causes des sinistres routiers sont dus au facteur humain à hauteur de 96%, en raison du non-respect du code de la route, des dépassements dangereux, de l’excès de vitesse ou encore la somnolence au volant, et «dont sont majoritairement responsables les jeunes âgés entre 18-29 ans». L’expansion et la modernisation du réseau routier à l’échelle continentale, la rapide croissance du taux de motorisation, la croissance démographique, l’urbanisation, les véhicules dangereux et la mixité du trafic contribueront inévitablement à aggraver la situation, à moins d’investir et de miser dans la sécurité routière. C’est à ce propos que «l’équipementier Ericsson en tant que concepteur de solutions TIC, envisage de contribuer efficacement à l’amélioration de la sécurité routière en Algérie. En présentant le «ConnectedTraffic Cloud», une plateforme Cloud qui permet le partage de données en temps réel sur les conditions du trafic entre les véhicules connectés et les autorités de régulation routière», à expliqué le directeur général d’Ericsson Algérie, Yacine Zerrouki. Cette technique permet aux conducteurs de connaître en un temps record les dangers imminents, verglas, freinage brusque d’un véhicule à proximité, ou présence d’un obstacle sur la chaussée.

La Suède, le pays où les routes sont les plus sûres au monde

 

La pratique suédoise n’est plus à présenter, riche de 25 ans d’expérience, elle a effectivement fait ses preuves sur les routes. Selon l’ambassadrice du royaume de Suède en Algérie, Mme MarieClaire Sward Capra «en Suède, il n’y a eu que 263 décès sur les routes, une tendance positive et dans le sens souhaité puisque la suède ambitionne d’avoir zéro mort à l’horizon 2020. Le secret dans le succès de l’expérience suédoise réside, de l’avis de la diplomate, essentiellement dans le mariage savant entre les moyens techniques modernes et l’éducation des conducteurs aux bonnes pratiques. Il faut savoir que «nos routes sont technologiquement très avancées dans le sens d’avertir pour des raisons météorologiques ou d’accidents les automobilistes, en plus d’un parc automobile récent», a-t-elle précisé. La Suède est ainsi le pays au monde où les routes sont les plus sûres. La recette suédoise tient à la fois à des éléments techniques, culturels et psychologiques et non à la seule efficacité de la répression et des radars, même s’ils ont évidemment joué un rôle. L’amélioration continue depuis trente ans, de la tenue de route des véhicules, de leur sécurité active (en mouvement) et passive (résistance aux chocs), du freinage, des pneumatiques, de l’éclairage, des technologies de sécurité (airbags, ABS, contrôles de trajectoire…), des infrastructures routières, notamment des revêtements et de la signalisation, la maturité plus grande des conducteurs et un meilleur respect des règles de circulation et enfin l’efficacité de la médecine d’urgence sont l’ensemble des facteurs qui ont réduit le nombre d’accidents et par la même leurs conséquences. La Suède est le meilleur élève de la classe, notamment parce que son Parlement s’est donné dès 1997 un nouvel objectif, fixé par une loi, celui de totalement éliminer les morts et les blessés sur la route. Et le pays a fortement investi dans l’aménagement des infrastructures routières et dans une lutte impitoyable contre l’alcool au volant. Une stratégie bien plus sophistiquée que la seule stigmatisation de la vitesse, a relevé Mme Marie-Claire Sward Capra.

Ericsson partage sa technologie pour réduire le nombre d’accidents en Algérie

Ericsson fournit des solutions de systèmes de transport intelligents et durables (STI), basées sur le positionnement intelligent et la connaissance de l’emplacement des usagers intégrés dans les réseaux de téléphonie mobile publics. Ces solutions fournissent une réponse efficace et fiable aux défis du transport moderne, telles la gestion et l’optimisation de la circulation à tous les niveaux, la sécurité de tous les intervenants dans le trafic routier, la gestion des accidents et situations critiques, le transport multimodal, l’efficacité énergétique, la protection de l’environnement et la réduction appropriée des émissions de gaz à effet de serre. La question des coûts revient très souvent, mais pour Abdelaziz Elkssouri, responsable du secteur transports chez Ericsson Algérie «la vie humaine, n’a pas de prix». Selon lui, il serait souhaitable d’appliquer les nouvelles technologies aux industries automobiles naissantes, il faudrait peut-être que les véhicules construits en Algérie soient équipés d’un minimum de connectivité. Pourquoi pas des véhicules connectés d’office dans le futur avec un cahier des charges incluant «Connected Trafic Cloud», les véhicules devront intégrer des modules de connexion, incluant un capteur de freinage, un capteur de chaleur, un capteur de verglas, un capteur de collision…, et tous les véhicules pourraient se connecter entre eux», a-t-il expliqué. Dans le but de mettre en valeur la façon dont le système de transport intelligent d’Ericsson (ITS) peut contribuer au développement du transport durable, en Algérie, et proposer des solutions qui fournissent une réponse efficace et fiable aux défis du transport moderne, tels que la gestion et l’optimisation de la circulation à tous les niveaux, la sécurité de tous les intervenants dans le trafic routier, la gestion des accidents et situations critiques, le transport multimodal, l’efficacité énergétique, la protection de l’environnement et la réduction appropriée des émissions de gaz à effet de serre. Ericsson a présenter, lors de ce séminaire, comment les TIC peuvent bénéficier au secteur des transports, permettant de réduire le nombre d’accidents et d’améliorer la planification du trafic routier grâce à des technologies telles que Internet of things et le Cloud. Pour le même responsable «Ericsson propose les solutions et la technologie pour créer une infrastructure de transport durable en Algérie, surtout à la lumière de l’augmentation du nombre des véhicules connectés, l’infrastructure des TIC, qui permet l’internet des objets, et le ‘Connected Cloud Traffic’ d’Ericsson, où l’automobile, les routes et les autorités de la circulation seront connectés». «Nous restons convaincus que des solutions de communication intelligentes sont essentielles pour la construction de systèmes de transport sûrs et efficaces, pour les personnes et les biens, avec un impact réduit sur l’environnement», a-t-il noté.

Le principal défi de l’Algérie, sécuriser ses routes

Selon les estimations fournies par des chercheurs de l’Université de Batna, les accidents de la route ont causé pour l’année 2015 plus de 100 milliards de dinars (hors coûts des assurances). Le directeur du CPSR a fait remarquer «Nous sommes dans une prospection permanente, il faut toujours atteler toute l’organisation de la sécurité routière aux instances internationales qui ont prouvé leur succès» «Nous sommes également en jumelage depuis une année avec la direction générale du Trafic routier espagnol (DGT), et en partenariat avec la délégation française à la sécurité routière, dans le cadre d’un transfert et un partage de compétences. Il y a lieu de rappeler, enfin, que selon les bilans établis par la Protection civile, l’Algérie a déploré 28 856 accidents, avec 3992 décès en 2016, contre 35 199, avec 4610 décès, en 2015 ce qui représente un recul de 6343 accidents, occasionnant par là-même de lourdes pertes économiques. Le continent africain est très affecté par ce fléau, avec un taux élevé, comparativement au taux relativement bas de motorisation et de sa faible densité en réseaux routiers. Sur le continent, plus de 75% des accidents touchent les personnes dont l’âge varie entre 16 et 65 ans, soit une catégorie en âge actif, 65% des décès sont des usagers vulnérables. Les accidents de la route coûtent au continent entre 1 à 5% de son PIB annuel. Ces statistiques montrent l’aggravation de l’impact des accidents sur la pauvreté. «L’Algérie est au stade de la prospection de la meilleure expérience technologique adaptée au contexte algérien. S’il y a des avancées qui ont été faites en la matière, comme l’introduction des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). En revanche, pour migrer vers ces solutions adoptées par d’autres pays, il y a lieu de mettre en place le fichier national automatisé des permis de conduire et des immatriculations qui vont permettre d’aller vers le permis à points basé essentiellement sur les TIC», a estimé Naït El Hocine. Toutefois, «on va importer les pratiques qui correspondent le mieux à la réalité algérienne, notamment par rapport au niveau de développement et de l’environnement social» a t’il relevé. Présentes également à cette rencontre, les compagnies d’assurances qui font partie intégrante de la lutte contre l’insécurité routière et constituent un acteur incontournable. Le PDG de la compagnie privée Alliance Assurances, Hassen Khlifati, a indiqué que «la connectivité des véhicules, est un créneau que les assureurs ont commencé à prospecter, notamment en Europe. Elle est utile pour prévenir et réduire le nombre d’accidents et réduire le coût des assurances. Le Big data d’un véhicule, autrement dit, la masse d’informations liée aux comportements du conducteur sur la route, pourra servir de base de calcul de la prime d’assurance». Aujourd’hui, ajoutera-t-il «l’Algérie qui se dirige vers la société d’information avec l’introduction de la 3G de la 4G et prochainement de la 5G, et l’ADSL qui va se généraliser. Ce nouveau territoire que constitue la «connectivité des routes» est fortement intéressant dans le sens qu’«elle est utile pour décroître la sinistralité et le nombre d’accidents, dira-t-il, soulignant que l’Algérie «doit s’inscrire dans cette nouvelle dynamique internationale. Et d’ajouter que les assureurs ne peuvent pas eux aussi rester en marge. Les présentations et débats ayant eu lieu au cours de la journée, avaient pour objectif de permettre aux participants d’échanger leurs expériences en vue d’explorer les créneaux potentiels et fructueux de coopération dans le domaine de la sécurité routière.