L’Echo de la semaine : Les victimes de trop

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Photo : Slimane Lotfi ©

 

Avec ce que la presse appelle «le terrorisme routier» qui fait quotidiennement de nombreuses victimes, il y en a un autre, plus sournois, plus silencieux et qui tue dans le sommeil : le gaz. A chaque hiver, des adultes et des enfants meurent à cause d’appareils défectueux qu’ils sont obligés de laisser allumés à cause du grand froid qui sévit dans les montagne et les hauts-plateaux notamment. En général des familles démunies sont décimées parce qu’elles se rabattent sur le bas de gamme, un appareillage qui ne coûte pas cher, importé par des opérateurs sans scrupules et qui a surtout échappé au contrôle. Quant aux accidents de la circulation, il y a urgence à prendre des mesures draconiennes telles les mouchards dans les poids lourds et les deux chauffeurs dans les bus des longs trajets, sans oublier un contrôle plus strict de la circulation par la multiplication des radars. Mourir sur la route ou du gaz, c’est trop bête. Et c’est surtout évitable.

« Les fins politiciennes»

Tandis que le ministre des Affaires religieuses a instruit tous les imams du territoire national à exhorter les fidèles à rester vigilants face aux multiples dangers qui menacent  l’Algérie, celui de la Jeunesse et des sports a, lui, appelé les jeunes à rester unis en ces temps de déstabilisation du pays. C’est vrai qu’une meilleure mobilisation de la jeunesse s’accompagne obligatoirement par des mesures en sa faveur, telles la multiplication des espaces sportifs de proximité et des centres de loisirs. Il faudra y songer sérieusement car nos enfants sont à la merci de tous les monstres, dealers et gourous qui sévissent. De là à dire que la mosquée a été utilisée à des « fins politiciennes», ce fut un pas que certains confrères ont franchi. Quand il s’agit de la sauvegarde des intérêts nationaux sérieusement menacés par une conjoncture très propice aux conflits, la fin politicienne est largement justifiée

Le foot et le système D

Les Algériens ne verront pas les matchs de l’équipe nationale sur la télévision nationale. Et ce sont surtout les habitants de l’arrière-pays qui vont en pâtir. Le reste, c’est-à-dire, ceux qui vivent dans le centres urbains et alentour, vont certainement avoir recours au système D et capter intégralement les rencontres sur d’autres chaines cryptées que des bricoleurs se feront un devoir de décrypter. Comme quoi il ne sert à rien de s’accaparer le monopole de l’image afin de faire des bénéfices colossaux : le football et tout le sport de performance, sont tombés entre les mains de margoulins sans scrupules. Cela s’appelle l’ultralibéralisme.