Ligue 1: Le Paradou défraie la chronique

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Trois transferts peu habituels ont défrayé la chronique chez nous cette semaine. En effet, trois jeunes joueurs âgés de 19 ans ont quitté le pays pour aller finir leur formation et monnayer leur talent au Qatar.

Il s’agit d’Abdelghani Lallam, Omar Mohamed Rafik et Fouad Hanfoug. Trois jeunes espoirs issus de la fameuse académie du Paradou. Leur club ayant jugé bon de les transférer maintenant au lieu d’attendre leur éventuelle éclosion dans quelques années. Les dirigeants du PAC ont-ils changé de politique en décidant de vendre leurs «produits» plus tôt que d’habitude ? Le marché européen est-il devenu difficile d’accès pour eux ou c’est juste une opération financière liée à l’offre et à la demande ? C’est la question que se posent beaucoup d’observateurs, d’autant que le Paradou nous a habitués à conserver leurs éléments jusqu’à leur maturité pour en tirer un maximum de dividendes. C’est ce qui s’est passé avec les Bensebaïni, Atal, Zorgane et surtout Boudaoui qui reste à ce jour le plus grand coup réalisé par le club des frères Zetchi. Un record national en matière de transfert. Dans un communiqué officiel publié ce lundi, les dirigeants du PAC réagissent aux critiques qui ont suivi le transfert de leurs trois joueurs. Le club assume pleinement sa politique en se justifiant devant l’opinion sportive. Il rappelle que «le transfert à titre onéreux des joueurs du PAC vers d’autres clubs, notamment à l’étranger, constitue la consécration des efforts d’investissement consentis tant par notre formation que par le joueur. Grâce à cette stratégie, non dénuée de risques, le PAC parvient à poursuivre sa politique d’investissement et de développement des talents». Comprendre par là que le club est vendeur dès qu’il estime qu’il y a un bon profit à en tirer. Mais qu’en est-il de l’avenir de ces jeunes partis très (trop ?) tôt vers d’autres cieux ?

Les responsables du Paradou n’entrent pas dans ces considérations, même s’ils déclarent que «le championnat qatari, actuellement en plein essor en Asie grâce à d’importants investissements en infrastructures, répond tout autant que d’autres championnats en Europe, aux critères de performance et de rentabilité requis à ce stade préliminaire de transfert de nos talents». Maintenant pour le choix de la nationalité sportive qui pourrait se poser plus tard pour ces joueurs, cela ne concerne pas le club. «Ce choix relève de la liberté d’option du joueur qui en assume seul la responsabilité», ajoutent-ils. En somme, personne ne peut reprocher quoi que ce soit au PAC dont les dirigeants ne dérogent pas à leur règle fondamentale, à savoir former pour transférer plus tard leurs joueurs de préférence à l’étranger. C’est dans la logique des choses ou du moins celle du Paradou qui a au moins le mérite de définir clairement sa politique. Ce n’est pas le cas de tous nos clubs.

Ali Nezlioui