Ouverture hier du 31e Sommet arabe: Le 1er Novembre est aussi un jour phare de l’unité arabe

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Les travaux de la 31e session du Sommet arabe qui se déroule sous le signe de l’«unification des rangs arabes» ont débuté ce mardi au Centre international des conférences (CIC) à Alger, coïncidant avec la célébration du 68e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954.

Le Sommet d’Alger qui se fixe l’objectif de parvenir à un consensus sur plusieurs dossiers et défis auxquels est confrontée la nation arabe, ambitionne d’impulser une nouvelle dynamique à l’action arabe commune, notamment en ce qui concerne plusieurs dossiers, notamment la cause palestinienne qui occupe une place centrale à l’ordre du jour de cette session. Le Sommet, qui s’étalera sur deux jours, a été précédé par la réunion des ministres des Affaires étrangères au cours de laquelle l’Algérie a pris la présidence du sommet. Il ressort que les participants à cette réunion fondent de grands espoirs pour que le rendez-vous d’Alger marque un tournant décisif dans la relance de l’action arabe commune. Au cours de la réunion préparatoire, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a indiqué que l’Algérie «fonde beaucoup d’espoir sur la contribution de tout un chacun pour amorcer un nouveau départ à l’action arabe commune suivant une démarche qui puisse transcender les approches traditionnelles pour répondre aux exigences du présent». Face à ces développements, M. Lamamra a appelé à l’impératif de «multiplier les efforts en agissant dans le cadre d’un groupe cohérent et unifié tenant en ligne de compte le principe de l’unité du destin», faisant observer que les développements intervenus dans le monde «ne doivent pas détourner notre attention des préoccupations de notre nation arabe». Le ministre a cité dans ce sens «la cause palestinienne qui traverse l’une de ses plus difficiles étapes, une phase marquée par un processus politique à l’arrêt et un occupant qui persiste dans sa politique du fait accompli». Le chef de la diplomatie algérienne a, en outre, salué les Palestiniens pour leur adhésion à l’initiative de réconciliation lancée par le président de la République,  Abdelmadjid Tebboune, au début de cette année, en coordination avec le Président Mahmoud Abbas, une démarche couronnée par la signature de la Déclaration d’Alger qui sanctionne la conférence d’unification des rangs palestiniens pour l’unité nationale palestinienne. Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, qui a mis en garde contre la gravité de la situation dans les territoires palestiniens occupés, a fait état de son vœu de voir ce sommet amorcer «un tournant décisif pour la relance de l’action arabe commune et le renforcement de ses performances», qualifiant de «critique» la phase que traverse la cause palestinienne et pointant du doigt les pratiques de l’occupant qui continue à «jouer avec le feu en poursuivant sa politique de violence et de répression à l’encontre des Palestiniens dans les territoires occupés». Auparavant, le Conseil économique et social de la Ligue arabe (CESA) avait adopté au terme de sa réunion au niveau des ministres, 24 clauses devant être soumises au Sommet arabe, mettant l’accent sur le défi de la sécurité alimentaire sur fond des développements enregistrés sur la scène internationale. Par ailleurs, le rendez-vous d’Alger bénéficie d’une large couverture médiatique, de l’avis des représentants de la presse internationale qui sont à pied œuvre à Alger depuis la semaine dernière. Les participants ainsi que les représentants des médias ont salué les efforts de l’Algérie qui aura réussi le défi d’organiser le premier sommet arabe avec «zéro papier». Dans ce sillage, un portail électronique, dédié exclusivement au Sommet arabe a été lancé (www.arabsummit2022.dz) et comprend plusieurs rubriques, dont des documents, l’ordre du jour du Sommet, et une plateforme réservée à l’inscription des délégations présentes à l’évènement, enrichie et dotée de contenus médiatiques. En somme, le Sommet d’Alger se veut une opportunité pour l’Algérie de renouer avec son rôle influent sur le plan arabe, à la faveur d’une diplomatie agissante qui œuvre à renforcer les voies de la coopération et à unifier les vues concernant plusieurs questions et défis auxquels la région est confrontée.

Lamamra : «L’Algérie accorde une extrême importance à la réforme de la Ligue arabe» Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a affirmé, lundi à Alger, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, soumettra au Sommet arabe plusieurs idées visant à réformer la Ligue arabe. Animant une conférence de presse au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, à la veille de l’ouverture des travaux du Sommet arabe, M. Lamamra a déclaré que l’Algérie accorde «une extrême importance» à la question de la réforme de la Ligue arabe. Relevant «l’importance de la société civile dont le rôle, s’il est pleinement accompli, fera avancer l’action arabe commune», le ministre des Affaires étrangères a affirmé que l’action des sociétés civiles arabes procède «d’une grande force à la faveur de la participation des élites arabes, de la jeunesse et de l’élément féminin, d’autant plus qu’elle ouvre des perspectives à la modernisation de l’action arabe commune». «J’ai relevé à travers le Forum intergénérationnel de soutien à l’action arabe commune tenu à Oran que cette dimension populaire est de nature à ouvrir au monde arabe de grands espaces liés au développement dans les domaines de la technologie, l’informatique et autres», a-t-il dit. Evoquant la Déclaration d’Alger devant sanctionner les travaux du Sommet arabe, M. Lamamra a indiqué que ce document aura « une place importante » dans le développement de l’action arabe commune, et qu’il était encore tôt pour évoquer sa teneur. La Déclaration d’Alger a fait l’objet d’enrichissement et de révision depuis le début de la réunion des délégués permanents et des hauts responsables, a-t-il fait savoir, soulignant que le Conseil de la Ligue arabe au niveau du sommet tranchera le dossier. A ce titre, le ministre a souligné que le travail était en cours et qu’une longue séance des ministres des Affaires étrangères s’est tenue, lundi matin, en vue d’examiner le projet de la Déclaration d’Alger et la structuration et le contenu de ce projet, ajoutant que les chefs de la diplomatie ont convenu des grands axes, des principales orientations et de ce qui est attendu de cet important document. L’Algérie soucieuse du respect du protocole diplomatique en vigueur lors des travaux du Sommet. Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a insisté sur la volonté de l’Algérie de faire de ce sommet « un moment charnière » dans l’action arabe commune, un rendez-vous qui puisse répondre aux nombreux défis majeurs » qui nous interpellent à faire preuve d’un véritable courage et d’être animés d’un souci à faire prévaloir l’intérêt général sur les intérêts individuels ». Répondant à une question sur le respect par l’Algérie du protocole diplomatique lors des travaux du Sommet, M. Lamamra a affirmé que l’Algérie était soucieuse de respecter scrupuleusement ce protocole, soulignant que le pays a une grande expérience en la matière. Il a tenu, dans ce cadre, à démentir les informations circulant sur ce sujet et qui sont, a-t-il dit, « dénuées de tout fondement ». M. Lamamra a mis en avant l’attachement de l’Algérie à « réunir le climat nécessaire devant favoriser le travail dans l’entente et le respect mutuel, et dans le cadre des us diplomatiques développés par l’action arabe et adoptés au sein des autres organisations internationales ». L’Algérie souhaite la bienvenue à tous les dirigeants arabes pour participer aux travaux du Sommet, tout en respectant la souveraineté de chaque Etat, a-t-il dit, soulignant que les pays sont libres de dépêcher le représentant de leur choix. Faisant la comparaison avec les autres sommets, M. Lamamra a qualifié le taux de participation au Sommet d’Alger de « respectable et très important », dans la mesure où certains pays n’ont pas de chef d’Etat, mais un chef de gouvernement ou faisant fonction de chef d’Etat. Abordant la question palestinienne, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que l’Initiative arabe de Paix de 2002 figurera parmi les principales conclusions du Sommet arabe. « L’approche arabe courageuse et créative adoptée à Beyrouth en 2002 figurera certainement parmi les principales conclusions relatives à la Palestine et au Moyen-Orient », poursuit M. Lamamra. Ces conclusions « reposent sur le sentiment de responsabilité qui nous anime envers l’Etat de Palestine, (…) en vue de permettre au peuple palestinien d’accéder à ses droits inaliénables et d’établir son Etat indépendant avec El Qods pour capitale », a ajouté M. Lamamra. « Le Président Tebboune entend proposer la relance du système de la Ligue arabe relatif à la prévention des conflits et la contribution à leur résolution ». S’agissant du règlement et de la prévention des conflits, M. Lamamra a indiqué que le Président Tebboune entend notamment proposer « la relance du système de la Ligue arabe relatif à la prévention des conflits et la contribution à leur résolution ». « Le Président Tebboune examinera de nombreuses propositions délicates avec ses homologues lors du Sommet », a-t-il dit. Le président du Sommet,  Abdelmadjid Tebboune, aura à compter de mardi « toutes les prérogatives pour faire peser le poids de son pays et sa vision clairvoyante, dans la proposition de nouvelles méthodes de travail pour contribuer à la résolution des problèmes existants, comme en Libye », a souligné M. Lamamra. Rappelant l’intérêt « extrême » accordé par le Président Tebboune à la résolution de la crise libyenne à la faveur d’une solution interlibyenne, il a réitéré la disposition de l’Algérie à soutenir l’intégrité territoriale de ce pays, et à respecter sa souveraineté et son indépendance politique. Le ministre a, par ailleurs, rappelé l’engagement de l’Algérie en faveur de la coopération et du partenariat Sud-Sud aux côtés de plusieurs pays, convaincus de la capacité de cette coopération à opérer le changement dans les relations économiques internationales. M. Lamamra a insisté sur l’importance de tirer parti des atouts du monde arabe pour peser sur la situation, réitérant l’attachement de l’Algérie à garantir le climat nécessaire favorisant le travail dans un cadre de compréhension et de coopération.

Synthèse Zahra Ougaoua /Ag.