Relance économique en 2023/2024: L’impératif de lutter contre les surcoûts par la maitrise de la gestion des projets

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Le président de la République lors de plusieurs Conseils de ministres a ordonné aux responsables d’éviter de faire des déclarations déconnectés des réalités , une lettre d’intention n’étant pas un contrat définitif, la presse et les experts ayant une lourde responsabilité afin de vérifier si les promesses se concrétisent sur le terrain.

Évitons tant le dénigrement gratuit, tout ce qui a été fait depuis l’indépendance politique n’est pas négatif, beaucoup de réalisations, mais beaucoup d’insuffisances, mais également l’autosatisfaction avec des promesses sans lendemain, source de névrose collective : la vérité, rien que seulement la vérité afin de corriger nos erreurs. Il s’agit de de combattre à la bureaucratie qui est frein à l’épanouissement des énergies créatrices. Les défis futurs de l’Algérie est de dépasser une économie qui repose essentiellement sur la rente qui irrigue tout le corps social, loin des discours stériles, souvent contredits par la réalité. Gouverner, c’est prévoir à moyen et long terme au moyen d’une planification stratégique loin des actions conjoncturelles, les militaires différenciant très justement la stratégie des tactiques qui doivent s’insérer au sein de la fonction stratégique, s’impose pour l’Algérie des stratégies d’adaptation, devant tenir compte des coûts additionnels pour protéger l’environnement de grands projets promis au démarrage entre 2022/2023 pour ne citer que quelques exemples, qui accusent des retards intolérables. Où je citerai que quelques exemples :

-le projet pétrochimique, d’Arzew, abandonné par Total et récemment attribué à Petrofac HQC pour un cout 1,5 milliard de dollars, avec un retard de 5 années, la mise en exploitation étant prévue dans 42 mois soit fin 2027 ;

– le projet du gazoduc Nigeria Algérie toujours en gestation, devant avoir l’accord de l’Europe principal client quine s’est pas encore prononcé évalué par l’Union européenne à environ 20 milliards de dollars en 2020 contre10 en 2012;

– le projet Galsi, via la Sardaigne abandonné par l’Italie en 2012 où le coût à cette date pour 8 milliards de mètres cubes gazeux était de plus de 3 milliards de dollars (tracé complexe) dont le coût de réalisation a certainement augmenté ;

– l’exploitation du fer de Gara Djebilet devant ramener le taux d’oxydation de 0,8% à moins de 0,1% et d’importants infrastructures pour sa commercialisation où le 09 mai 2022, le ministre des Mines (source APS), annonce officiellement que la réalisation du projet de Gara Djebilet, nécessitera la réalisation de plusieurs installations, aurait un coût variant entre 1 et 1,5 milliard de dollars par an sur une période allant de 8 à 10 ans, soit entre 10 et 15 milliards de dollars ;

-les projets de réalisation de 2 usines d’engrais phosphatés à Skikda et Tébessa, pour un investissement de 6 Mds US, toujours en négociation avec la Chine pour le financement ;

– le projet de zinc, et de plomb d’Amizour , qui vient seulement d’être réactivé en mai 2023, sans préciser le coût de réalisation, d’un potentiel minier exploitable estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170 000 tonnes de concentré de zinc, devrait entrer en production en 2026 ;

– le port de Cherchell d’un coût estimé entre 4 et 5 milliards de dollars ;

– où en sont les la relance des unités de bon nombre d’opérateurs privés actuellement en prison et les impacts de ces dizaines de délivrance de ,et de la rentabilité pour la production d’or dont les réserves n’ont pas changé d’un iota depuis 2007 ( 173 tonnes);

– quel est le bilan de l’allocation chômage dont les inscrits selon le ministre du Travail avoisine les 2 millions sur une population active d’environ 12,5 millions dans le recyclage au monde du travail collant avec l’environnement renvoyant d’ailleurs à la refonte de toute l’Ecole depuis le primaire à l’Université afin d’éviter des diplômés chômeurs qui devient alarmant.

 Il faut être réaliste : sous réserve de la levée du verrou bureaucratique, de mobiliser le financement et pour certains projets de trouver un bon partenaire étranger, la rentabilité d’un projet mis en exploitation en 2023 nécessitera deux à trois années pour les PMI/PME et 5/7 ans pour les grands projets et chaque année de retard repousse les délais avec des surcoûts, où en économie le temps ne se rattrape jamais. Avant tout lancement d’un projet s’impose une étude de rentabilité précise, afin d’être concurrentiel au niveau international, devant privilégier pour les avantages financiers et fiscaux la balance devises et pour pouvoir exporter, il faut d’abord produire à un coût compétitif et un des continents le plus difficile à pénétrer contrairement à certains slogans du fait de la forte concurrence internationale, Chine, USA, Europe, pays émergent, est l’Afrique. Je constate depuis quelque temps, que faute de visions stratégiques, en panne d’idées, bon nombre de collectivités locales sur le territoire national reviennent aux pratiques du passé, dénoncées par la président de la république, exigeant un langage réaliste et des réalisations effectives sur le terrain, , faire et refaire les trottoirs avec des dépenses inutiles et que certaines responsables s’adonnent à des promesses difficilement réalisables.

Les indicateurs macro-financiers sont certes positifs grâce au cours élevé des hydrocarbures, mais les dépenses en dinars et en devises malgré les énormes potentialités du pays, ne sont pas proportionnelles aux impacts économiques et sociaux avec un PIB estimé par le FMI d’environ 190 milliards de dollars en 2022 et une croissance extrapolée pour 2023 d’environ 2,8% mais avec des marges de manœuvres les réserves de channe étant de plus de 62 milliards de dollars en février 2023 et une dette extérieure très faible 2,994 milliards de dollars fin 2022 selon la banque d’Algérie. Aussi, dans un monde incertain, connaissant un bouleversement inégalé, tensions géostratégiques, crise économique et sociale, réchauffement climatique et comme impact crise alimentaire et son soubassement crise de l’eau,  il y a lieu d’éviter les erreurs du passé, de continuer à fonctionner sur l’illusion de la rente éternelle et donc de revoir la gouvernance. Pour la réussite de la relance économique pour 2023/2025, il est souhaitable afin d’éviter les tensions sociales et sécuritaires de partir d’un bilan objectif, sans complaisance, devant s’attaquer aux fondamentaux du blocage et trouver des réponses réelles et qui répondent en priorité aux aspirations de la population algérienne.

Il faut être réaliste, c’est une loi économise universelle, le versement de salaires sans contreparties productives conduit au suicide collectif par l’accroissement du taux d’inflation qui avoine les 10% et du taux de chômage, pénalisant à terme les couches les plus défavorisées.

Le constat en ce mois de mai 2023 est que l’Algérie dépend pour 98% de ses recettes en devises des hydrocarbures, avec les dérivés inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour une valeur dépassant les 60% en valeur. Tenant compte des bouleversements mondiaux et des tensions budgétaires s’imposent pour l’Algérie un langage de vérité afin de mobiliser la population autour d’un large front national, réalisant la symbiose Etat-citoyens. L’Algérie connaît la stabilité grâce aux efforts de l’ANP et des services de sécurité. L’Algérie a toutes les potentialités pour une croissance hors hydrocarbures afin de réaliser la nécessaire cohésion sociale et d’être un pays pivot au sein de l’espace méditerranéen, africain.

A. M.