Syrie : La Russie nie être à l’origine de la frappe qui a tué 22 enfants

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syrieBan Ki-moon a demandé une «enquête immédiate», alors que certains médias arabes et occidentaux avaient aussitôt accusé le régime de Poutine, après le bombardement de l’école.

Des frappes aériennes sur une école située dans la province d’Idlib (nord-ouest de la Syrie), tenue par les rebelles, ont tué, mercredi 26 octobre, 22 enfants et 6 enseignants, selon l’Unicef, qui a dénoncé «une tragédie» et un possible «crime de guerre». Certains médias arabes et occidentaux «ont aussitôt accusé la Russie de cette tragédie». «C’est un mensonge», a dénoncé Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, lors d’une conférence de presse. Le pays n’a «rien à voir» avec cette attaque, a-t-elle assuré. Les dénégations russes n’ont pas convaincu Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères de la France. «Qui est responsable ? En tout cas, ce n’est pas l’opposition [au régime syrien], car pour bombarder il faut des avions. Ce sont soit les Syriens, le régime de Bachar Al-Assad, soit les Russes», a déclaré J-M. Ayrault lors d’une conférence de presse à Paris.

«Il faut les détromper»

Ban Ki-moon, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), a exigé jeudi une «enquête immédiate et impartiale». «Si elle est délibérée, cette attaque peut s’apparenter à un crime de guerre», a-t-il dit. «Si de tels actes horribles continuent d’être commis, c’est en grande partie parce que leurs auteurs, qu’ils se trouvent dans les allées du pouvoir ou participent à une insurrection, ne craignent pas la justice. Il faut les détromper.  Depuis le 30 septembre 2015, l’aviation russe soutient le président syrien Bachar Al-Assad dans la guerre qui l’oppose à des formations rebelles. Bien que Moscou affirme ne frapper que des «cibles terroristes», la Russie a été accusée à plusieurs reprises de viser les rebelles modérés et de commettre des «crimes de guerre». «Ici, il n’y a que des civils, il n’y a pas de siège militaire de groupes rebelles», a assuré à l’Agence France-Presse un habitant, témoin de la tragédie et qui a participé aux opérations de sauvetage. La province d’Idlib est un bastion de Jaich Al-Fatah («Armée de la conquête»), une coalition regroupant des rebelles islamistes et des djihadistes du Front Fateh Al-Cham (anciennement Front Al-Nosra, jusqu’à sa rupture officielle avec Al-Qaida, en juillet).