Tadjikistan-Kirghizstan: Cessez-le-feu entre Bichkek et le Douchanbé, après de violents affrontements

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Le Kirghizstan a annoncé, vendredi, un cessez-le-feu avec le Tadjikistan après une escalade des affrontements à la frontière entre ces deux pays qui a fait plus de 30 blessés.

«Les chefs des Comités de sécurité nationale du Kirghizstan et du Tadjikistan, Kamtchybek Tachiïev et Saïmoumine Iatimov, sont parvenus à un accord de cessez-le-feu» à partir de 16h00 heure locale (10h00 GMT), a indiqué le Service kirghiz des gardes-frontières dans un communiqué. La Russie a exprimé, vendredi, sa «préoccupation» au sujet des violences, son ministère des Affaires étrangères appelant «les deux parties à prendre des mesures exhaustives et urgentes pour (…) mettre fin à toute tentative d’escalade». Selon Bichkek, les forces tadjikes ont bombardé, vendredi, la ville frontalière de Batken, située dans le sud-ouest du Kirghizstan, dans une zone contestée entre les deux pays. «Les abords de l’aéroport de Batken et des (sites) situés en lisière de la ville se sont retrouvés sous le feu de systèmes de lance-roquettes multiples. Des infrastructures civiles de la ville de Batken ont été détruites», ont déclaré les gardes-frontières kirghiz dans un communiqué. Le ministère kirghiz de la Santé a annoncé que 31 personnes avaient été hospitalisées, vendredi, selon un nouveau bilan qui s’alourdit rapidement. Au moins quatre militaires ont reçu des «blessures par armes à feu», selon les autorités régionales. Le Comité d’Etat pour la sécurité nationale du Kirghizstan a rapporté, vendredi matin, que des «affrontements intenses» et «violents» se déroulaient dans la zone frontalière, accusant le Tadjikistan de «bombarder le territoire kirghiz avec tout son arsenal disponible» et de continuer à déployer des «équipements lourds».

Il a rapporté l’utilisation de «blindés lourds, de lance-roquettes multiples et de l’aviation» par le Tadjikistan. «Toutes les attaques terrestres et aériennes trouvent leur réponse de la part du côté kirghiz, ce qui empêche toute capture de territoire», a-t-il ajouté. Les habitants de plusieurs villages frontaliers ont fui la zone de combats, a indiqué le ministère kirghiz des Situations d’urgence, annonçant l’ouverture de centres d’accueil. Le Tadjikistan, de son côté, a accusé les forces kirghizes d’avoir ouvert le feu tôt, vendredi, sur des postes frontaliers tadjiks, sans faire état dans l’immédiat de victimes dans ses rangs. Selon la diplomatie kirghize, les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont entretenus pour tenter de calmer la situation.