Turquie: Le premier tour de l’élection présidentielle turque se déroule aujourd’hui

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Supporters of Kemal Kilicdaroglu, presidential candidate of Turkey's main opposition alliance, attend a rally ahead of the May 14 presidential and parliamentary elections, in Istanbul, Turkey, May 6, 2023. REUTERS/Umit Bektas

Après deux décennies de pouvoir, le président turc Erdogan doit faire face à une élection présidentielle qui s’annonce indécise. Face au leader de l’AKP, Kemal Kiliçdaroglu a réuni une large coalition et devance le président sortant dans les sondages, à la veille du scrutin.

L’hégémonie Erdogan va-t-elle s’arrêter ? Éléments de réponse avec Alican Tayla, enseignant à l’Inalco et spécialiste de la Turquie. Le premier tour de l’élection présidentielle turque se tient aujourd’hui, et, à ce stade, il faudrait avoir une sacrée dose de courage ou d’inconscience pour se risquer à un pronostic. Car, face au leader de l’AKP se dresse Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d’une coalition de six partis. La dynamique impulsée par le chef du Parti républicain du peuple (CHP) a d’ailleurs poussé Muharrem Ince, autre candidat (crédité de 2 à 4% des intentions, dauphin d’Erdogan en 2018), à quitter la course, ce jeudi. Un retrait qui pourrait favoriser le principal adversaire d’Erdogan, selon un l’institut de sondage turc. Une autre enquête d’opinion, publiée par le réputé institut Konda, crédite Kiliçdaroglu de 49,3% des suffrages au premier tour, contre 43,7% pour Erdogan. A trois jours de l’échéance, Erdogan peut-il vraiment être défait ? Alican Tayla, enseignant à l’Inalco et spécialiste de la Turquie, estime que le changement peut se produire, mais appelle à relativiser la tendance. «Une grande partie des succès électoraux d’Erdogan se sont construits grâce à un bilan économique plutôt favorable. Or, la situation est catastrophique sur ce plan (NDLR : 85% d’inflation l’automne dernier) en ce moment dans le pays. Mais, malgré ce bilan, il ne s’écroule pas dans les sondages», analyse notre expert, également doctorant à l’institut français de géopolitique (Paris 8).