Alimentée par Tiktok et surtout par les critiques des utilisateurs à l’encontre de certaines femmes, une nouvelle opération chirurgicale du front défigure parfois celles qui s’y risquent.
L’opération mise en avant par le réseau social Tiktok consiste à avancer la ligne de cheveux pour réduire la taille du front, considérer par certains, comme trop grand. Près de 44 millions de personnes ont regardé ces vidéos présentant l’opération. Le risque d’une cicatrice énorme, à vie, sur le dessus du front est grand, sans compter une perte de cheveux possible, et ce, de façon permanente selon les experts. Originalement dirigée vers les hommes, cette opération coûte entre 5 000 et 7 000 £ et était destinée à ceux atteints de calvitie. La théorie qui affirme « qu’un front plus petit rééquilibrerait les proportions du visage » est largement diffusée sur Tiktok, où les utilisatrices, vulnérables, s’inquiètent d’un problème qui n’existait pas. Les publicités, pourtant présentes sur le réseau social promettent un rétablissement en une semaine, sans cicatrices visibles.
Quels dangers ?
Les experts indiquent que quand la peau est trop tendue, l’apport de sang et donc d’oxygène au visage est limité. Ce qui entraîne la mort des tissus cutanés et donc la chute de cheveux. Si l’opération est ratée, les tissus morts peuvent s’infecter et l’infection peut se propager jusqu’au reste du cuir chevelu, selon les chirurgiens plasticiens du visage. « Certains médecins se jettent sur la tendance alors qu’ils ne comprennent pas la structure du visage, et les patients en pâtissent», déplorent-t-ils. L’intervention dure près de trois heures, les chirurgiens découpent une bande de peau sur le front, sous la ligne des cheveux. De minuscules trous percés dans le crâne permettent à des implants métalliques de fixer l’os à la peau une fois qu’il est tiré vers l’avant. La plaie est ensuite suturée. «Chaque patient gardera une cicatrice, dont la qualité ne peut être garantie. Elle peut être en relief ou d’une couleur différente de celle de la peau du front, ce qui nécessite une frange pour la cacher. Les risques sont banalisés par les influenceurs des médias sociaux, qui suggèrent que c’est facile et que tout se passera bien», explique le Dr Greg Williams, expert en restauration capillaire.
